«Le but le plus profond de l’homme est de devenir saint» par conséquent, «le saint baptême est le commencement d’un voyage et non sa conclusion» C’est ce voyage que décrit le métropolite Hierotheos (encore archimandrite Vlachos lors de la parution de ce livre en 1992). Comme dans tous ses livres, on retrouve la même clarté aussi bien théologique que pédagogique. Ce «carnet de route» du futur baptisé commence par un rappel de toute la Tradition des catéchumènes dans l’église antique. Avec les exorcismes, les prières et surtout l’exhortation à participer assidûment aux offices de la communauté du futur baptisé. Une fois de plus, le métropolite Hierotheos s’appuie sur les Evangiles, les canons des premiers conciles et les saints pères pour un retournement central de la vie et non une «anecdote» familiale ou sociologique. Cette catéchèse destinée aux prêtres-catéchètes pour des catéchumènes d’horizons différents, dissèque les croyances ou «non-croyances» avec tact et précision théologique. Ceci pour que «l’illuminé» informé fasse son choix en toute liberté. «Un salut sans amour est haine et un amour sans préservation de la liberté est destruction». La parabole pilier du Fils prodigue y est abondamment commentée avec tous les aspects liés à la chute et au retour libre et volontaire vers la maison du Père. C’est avec ce même consentement plénier que le catéchumène doit adhérer à la tradition ascétique de l’Eglise, conçue avant tout comme une purification du cœur. «La vie ascétique orthodoxe n’est pas épuisée par quelques travaux extérieurs, mais elle se concentre sur la purification du coeur…» Suit une exégèse pédagogique des écueils des principales hérésies, le Christ n’étant «pas un philosophe parfait et un bon légiste. Il n’est pas un moraliste et le chef d’une religion même la plus parfaite, mais Il est le vainqueur de la mort, du diable et du péché». Une série de questions-réponses résume ensuite toute la catéchèse et en favorise la mémorisation. Une description du déroulement de la célébration du baptême, avec des conseils autant spirituels que concrets et empiriques, facilite son intégration au sein de la divine liturgie. Finalement le métropolite insiste sur l’accompagnement essentiel après le baptême. Une mise en garde contre les écueils du cheminement (fanatisme, jugement de l’ancienne croyance ou jugement des membres de l’église encore «malades» qui peuvent causer des scandales.) «Malgré les différents scandales, les saints existent, de même que des chrétiens combattants…» Et surtout, le métropolite rappelle la solidarité patiente du catéchète lorsque la grâce divine se retire. «Tous les hommes à un moment spécifique ressentent la venue de la grâce divine dans leur cœur. Tous la perdent parce que Dieu veut activer leur liberté personnelle, lorsque commencent le combat spirituel, la douleur et l’ascèse…» Le métropolite considère cet accompagnement indispensable comme bien plus ardu que celui avant le baptême. «Il faut beaucoup de discernement et de sagesse dans l’édification et l’éducation des baptisés pendant le temps où la grâce divine se retire…» Et dans l’attente de son retour dans le cœur du baptisé, il donne cet encouragement issu de l’histoire de l’Eglise: «Tous les saints ont passé ce stade dans leur vie spirituelle…» Cet ouvrage est un outil précieux en premier lieu pour la préparation des prêtres-catéchètes. Cependant chaque chrétien orthodoxe peut aussi s’enrichir de cet encadrement dogmatique et de conseils spirituels dans sa propre expérience de la foi, des sacrements et de sa vie dans l’église.